Merci à tous ces jeunes- 21 Mars 2011

Merci à vous qui nous avez fait vibrer et démontrer que des années de sommeil ne sont pas irréversibles et que les revendications légitimes des peuples se font toujours entendre.

Merci à tous ceux au Maroc comme à l’étranger ont exprimé de manière digne l’essentiel des aspirations populaires

Merci à ces casablancais parmi lesquels j’ai eu plaisir d’y être de m’avoir permis, ce 20 mars 2011, de participer, moi qui ai été si longtemps éloignée de mon pays , à cet imposant défilé, à cette leçon d’unité, de maturité et de dignité.

Les jeunes de tous les partis confondus, qu’ils soient ou non dans le gouvernement, des jeunes sans appartenance politique quelles que soient leurs convictions…

Paysans, ouvriers, étudiants, cadres… étaient là pour exprimer au – delà de conditions sociales et économiques, la nécessité d’un Etat de droit,  la  condamnation des discours prometteurs démagogiques et la reconnaissance de leur citoyenneté véritable.

Des femmes de ménage acclamaient ce défilé de la fenêtre des hôtels où elles travaillaient.

Une très grande majorité de ces manifestants n’avaient pas 30 ans.

Oui, ces défilés et manifestations dans tout le Maroc ont montré leur caractère pacifique, leur capacité d’organisation et de maintien de l’ordre et ont réussi à contrecarrer toute velléité de provocations.

Merci pour tout cela et pour avoir clamé avec force « Où sont les luttes passées…elles ne font que progresser.»

J’ai à ce moment – là pensé à tous nos chers disparus qui ont tant et tant lutté pour les mêmes revendications. C’est un hommage que vous leur avez rendu…

Il  est encore trop tôt pour dire  les résultats de ces combats…

Mais, quels qu’ils soient, vous avez ébranlé et étonné le pouvoir en place …

Vous avez aussi secoué  les directions de tous les partis politiques qui devront  entendre les cris des jeunes, leur donner leur place légitime à la direction et permettre que  les  objectifs de lutte dépassent les velléités personnelles.

Quand le désespoir arrive à son comble, il est urgent de revoir des pratiques du passé, de faire des autocritiques nécessaires tout en rendant visibles et audibles la Mémoire de nos différents combats.

Hayat Berrada – Bousta
21 mars 2011