Face aux manifestations pacifiques du Mouvement du 20 février 2011, alors que les contestations s’élargissaient à plusieurs villes du pays, la presse gouvernementale avait voulu banaliser ce Mouvement à l’instar de l’organe de presse du Parti de l’Istiqlal dont le leader, Abbas El Fassi, était premier ministre. Au delà de la banalisation, il fallait entretenir l’amalgame en utilisant l’épouvantail islamiste.
Le journal marocain, l’Opinion, organe du Parti de l’Istiqlal auquel appartiennent le premier ministre et ses amis au ministère a publié dans son numéro du Week-end 14 et 15 mai 2011, une caricature du Mouvement du 20 février « écartelé » entre un islamiste d’un côté et le marteau et la faucille de l’autre.
Encore une fois, à l’instar de l’ambassade de France à Rabat, l’épouvantail islamiste et l’amalgame sont entretenus par les propagandistes de ceux qui érigent la corruption en système de gouvernance en vue de discréditer le Mouvement du 20 février. C’est tout simplement un mépris total pour des jeunes qui, grâce à leur combat juste et pacifique, ont poussé le roi à reculer et promettre des réformes.
Dans ce même numéro, est publié un article sur « les indications claires » de la chaîne de télévision américaine Fox News sous le titre « L’adhésion populaire suscitée par les réformes au Maroc fait du royaume une « cible privilégiée » des groupes extrémistes »… De part et d’autre de l’Atlantique et de la Méditerranée, tout en faisant l’amalgame, on reprend à son compte les réformes imposées par la rue qui, dans un enthousiasme populaire, continue à descendre dans plusieurs villes et quartiers pour poursuivre son combat pour une monarchie parlementaire qui ne pourrait se concevoir, entre autre, qu’après la démission du gouvernement actuel, proche de cet organe de presse, et la dissolution du parlement .
Hayat Berrada-Bousta- 15 mai 2011