Deux articles au sujet de l’inculpation de Daniel Galvan Viña qui avait violé des enfants âgés de 4 à 15 ans à Kénitra. Celui-ci sera gracié par le roi Mohamed VI une première fois en juillet 2013. Après plusieurs manifestations dont celle du 2 août 2013 , le roi revient sur sa décision de grâce sous la pression populaire et condamnera le pédophile à 30 ans de prison ferme.
Daniel Galvan Viña, un Espagnol de 63 ans, surnommé le «violeur de Kénitra», a été condamné en septembre 2011 à 30 ans de prison ferme au Maroc pour le viol de 11 enfants âgés de 4 à 15 ans. Après 2 ans d’incarcération, le roi du Maroc, Mohamed VI, vient de le gracier ce 30 juillet 2013 à l’occasion de la fête du trône. Il aurait d’ores et déjà quitté le pays. C’est considérer que la pédophilie n’est pas un crime, qu’un étranger peut impunément violer les enfants marocains sans se soucier des conséquences car même le tribunal n’a pas le dernier mot. Quels que soient les ajustements que le pouvoir voudra donner à cette affaire ignoble il n’en demeure pas moins, encore une fois, que le problème est celui de la remise en cause d’un système qui laisse perdurer une politique de mépris et d’injustice. Rappelons que le droit de grâce au Maroc est entaché d’arbitraires et de partialité : la grâce est accordée par le roi du Maroc à n’importe quelle étape de l’enquête, de l’instruction ou de la poursuite en justice, même avant la proclamation de la sentence, et avant que la peine ne soit définitive. Malgré les termes d’une constitution qui se veut être celle d’une « monarchie constitutionnelle » et qui devrait être profondément et démocratiquement révisée, le roi du Maroc gouverne et doit rendre des comptes des méfaits de sa gouvernance. Ce que plusieurs manifestants ont scandé ce 2 août 2013 lors d’une manifestation contre ces actes de mépris, ne voulant pas cautionner ces barbaries et non droits en se taisant. Depuis le 20 février 2011, le mouvement du 20 février, toutes catégories sociales confondues, ne cesse de clamer « dignité et justice ». Certains d’entre eux ont été tués, d’autres incarcérés. Cet acte de grâce royal est vécu comme un mépris et soulève la colère et l’indignation de tout un peuple malgré les opinions et pouvoirs internationaux qui considèrent le Maroc comme « un îlot de stabilité en pleine tempête arabe ». L’Association Marocaine des Droits Humains-Paris/IDF (AMDH-Paris/IDF) a appelé à un rassemblement devant l’ambassade du Maroc à Paris, ce samedi 3 août à 18h.
Hayat Berrada Bousta
3 juillet 2013
UNE ANNULATION QUI N’EXCUSE PAS DES DECISIONS INJUSTES ET INJUSTIFIEES
Une semaine après avoir scandaleusement gracié Daniel Galvan Viña, un Espagnol de 63 ans condamné en septembre 2011 à 30 ans de prison ferme au Maroc pour le viol de 11 enfants âgés de 4 à 15 ans, le roi Mohamed VI revient sur sa décision sous la pression populaire.
Ce pédophile serait déjà bien loin.
Pendant toute cette semaine, ce sont les manifestants qui auront subi répression, bastonnades, insultes de tout genre.
La première déclaration du palais, a tenté d’absoudre le roi de cette décision scandaleuse en affirmant qu’il n’était pas au courant. Deux possibilités s’offrent alors à nous :
1- Soit, cette déclaration est mensongère car il savait et a priorisé ses relations d’état au mépris des victimes de viol et de leurs familles.
2- Soit le roi ne s’intéresse pas de savoir les raisons d’incarcération des personnes qu’il gracie. Ce qui en dirait long de sa politique et remettrait en cause son droit de grâce.
L’annulation de cette décision de grâce royale doit être mise à l’actif des défenseurs des droits humains et de toutes les personnes qui spontanément sont sorties dans la rue dans plusieurs villes du Maroc pour crier leur indignation.
Ils ont su et pu faire reculer le roi. Mais, comme certains militants l’ont déclaré, en demandant des excuses de la part du roi, ce n’est pas suffisant.
En effet, il ne s’agit pas seulement de revenir sur cette scandaleuse décision de grâce mais d’identifier les raisons qui l’ont fait prendre et concrétiser des mesures adéquates.
1- Mettre une veille sur des libertés que prennent certains étrangers au Maroc pour éradiquer le tourisme sexuel qui sévit dans notre pays et condamner les comportements et agissements de certains d’entre eux vis-à-vis de marocains traités avec mépris dans un esprit de domination qui nous rappelle l’époque coloniale.
2- Mettre en place une commission d’enquête indépendante pour désigner tous les responsables de violences policières et leurs commanditaires contre des manifestants pacifiques qui, avec dignité, se sont élevés contre le scandale de la grâce royale.
3- Travailler à la refonte profonde de la constitution pour instaurer l’indépendance de la justice et la séparation de fait des pouvoirs.
4- Revoir les prérogatives royales conformément au principe d’une monarchie constitutionnelle inscrite dans la constitution au lieu de les lister pour répondre à une « constitution monarchique »
Le peuple marocain a enduré et continue d’endurer des sacrifices importants pour plus de justice et de liberté. Ne pas s’y attacher risque de voir exploser sa colère et son indignation car les conditions tant subjectives qu’objectives sont présentes. Les « amis du Maroc » pourraient en subir aussi les conséquences.
Hayat Berrada-Bousta,
5 août 2013