ou une position de trop?
En 2017, Donald Trump décide unilatéralement de considérer Jérusalem comme capitale d’Israël. Une ingérence dans le conflits israélo-palestiniens en faveur d’Israël. Quels que soient les résultats du Conseil de sécurité à cette annonce, cette proposition porte préjudice aussi à toute l’Amérique et à Israël.
Certes, les Etats-Unis ont une histoire impérialiste contre laquelle bien des démocrates dans le monde se sont insurgés. Certains l’ont payé de leur vie.
Mener une politique au profit de l’argent, de la domination internationale en combattant ses adversaires…est une chose. Certes très condamnable. Mais, s’ingérer, aujourd’hui, dans une situation à laquelle la communauté internationale tente d’apporter des possibilités de négociation pour la paix, en est une autre. C’est innommable. D’autant qu’elle touche la ville symbole des trois religions.
Depuis des années, c’était l’objectif de Netanyahu. Celle de pousser les palestiniens à quitter la ville de Jérusalem. Le docteur Margalit Meir, membre du parti de gauche Meretz, et qui était jusqu’en 2013 membre du conseil municipal de Jérusalem affirmait lors d’un colloque à Paris en octobre 2016: « les palestiniens représentent un défi pour la souveraineté et l’hégémonie israélienne à Jérusalem. » D’après lui, dans 2 ans les palestiniens formeront une majorité de la population de Jérusalem Est avec la probabilité d’avoir un palestinien à la tête de la mairie : « C’est un défi insupportable pour le gouvernement israélien » ajoutait-il. Le docteur Margarlit Meir décryptait divers signaux rencontrés dans la ville et qui signifient
« vous les Palestiniens, on ne veut pas de vous en ville, partez, disparaissez ». Netanyahu fait face aussi à des jeunes israéliens qui veulent la paix et qui veulent « des logements en Israël, pas dans les territoires occupés ». En 2014 « 25% des jeunes garçons ont refusé de faire leur service militaire dans l’armée israélienne».
Cet objectif, aujourd’hui, pourrait être atteint avec le soutien du président américain. Cela, en raison des attitudes de complaisance envers Israël de la part de bien des pays dont la France. On ferme les yeux sur les violences israéliennes et le développement de ses colonies qui ont augmenté de 400% en 2016 selon l’Institut de Recherche Appliquée de Jérusalem.
L’impunité d’Israël a été instituée en système de gouvernance grâce à ces complaisances tant au niveau occidental qu’au niveau des Etats arabes. Face au déploiement de force d’Israël, à son impunité la seule action qui restait aux mains des démocrates pour la paix était le boycott des produits israéliens dont les bénéfices vont à une armée qui tue. La France condamne ces boycotts et laisse indirectement Israël mener sa politique de terreur contre les palestiniens.
Cependant, malgré la position innommable du Président américain, on ne peut que se féliciter de la réaction de la Civilisation humaine du Nord au Sud et d’Est en Ouest contre cette décision qui ne peut engendrer que colère, indignation et désapprobation.
Les divergences et désaccords ne cesseront pas mais la prise de conscience qu’un homme à lui seul pourrait déclencher un véritable désordre international pourrait-elle réveiller des consciences parfois endormies, souvent intéressées à revoir des attitudes qui favorisent les dominations, les rejets de tout genre et qui ne placent pas l’Humain au centre de leurs préoccupations.
Hayat Berrada-Bousta
7 décembre 2017