Article en tant qu’adhérente de « Convergence des Démocrates Marocains à l’étranger ».
En ce premier 8 Mars du troisième millénaire, les démocrates marocains à l’étranger apportent leur soutien à toutes celles et tous ceux qui, au sein de leurs différentes associations se battent pour l’égalité des droits entre les femmes et les hommes, l’insertion éducative, sociale et professionnelle des femmes et des filles, principalement dans nos régions rurales.
La femme marocaine a toujours été présente dans tous les combats qu’a traversés et traverse notre pays. En ce jour, nous rendons hommage à la détermination de toutes celles qui, au prix de sacrifices personnels ont participé à la libération de notre pays et celles qui contribuent à l’instauration de la Démocratie. Elles y contribuent souvent, sans faire de bruit sur leurs actions : martyres de la lutte contre le colonialisme, contre la répression, aux premiers rangs de grandes manifestations que ce soit pour l’avenir de leurs enfants ou pour la Démocratie, ou, à l’étranger, pour faire barrière à la xénophobie en menant des actions pour l’éradication du racisme. Elles ont été là, elles sont là pour une certaine idée de liberté, de Démocratie et de dignité sans pour autant en tirer une gloire personnelle étalée publiquement.
Ainsi, dans les faits, la place de la femme marocaine est au delà de l’esprit des textes de la moudawana. Elle a su s’imposer malgré cette loi archaïque. La refonte de la moudawana s’inscrit non seulement dans l’exigence de l’égalité des droits et devant la loi mais aussi dans la logique du rôle qu’elle a su imposer. La Moudawana est un code injuste et injustifié. Ainsi, en France, principalement dans les situations touchant le statut personnel de la femme : la polygamie – la répudiation … les Tribunaux français, pour une grande partie des cas litigieux, ont pris des décisions discriminatoires contre la femme étrangère en contradiction avec les Traités Internationaux qui s’imposent, en principe, aux juges français en vertu de la Constitution française.
C’est révéler non seulement les problèmes spécifiques que rencontre la femme marocaine, où qu’elle soit mais surtout confirmer que ces questions nous intéressent tous dans notre combat pour le développement, non seulement de nos pays musulmans mais aussi dans le monde.
Cependant, la question de la femme en général ne se cantonne pas seulement à son statut personnel; on ne peut faire l’économie de la dimension politique de cette question qui relève de notre rapport à la Démocratie, à l’expression égalitaire de tous, où que l’on soit.
Le combat de la femme où qu’elle se trouve est nécessairement un combat pour la Démocratie non seulement dans les pays dits « sous développés » mais encore en Occident où l’application de la loi est en deçà de sa lettre. Une véritable Démocratie doit reconnaître dans les textes comme dans les faits et mentalités les droits du citoyen et l’égalité entre les sexes.
C’est un combat qui nous concerne tous et qui est garant d’un véritable développement, non pas dans sa conception occidentale mais partant des réalités concrètes dans nos pays. La Démocratie ne se décrète pas sans les hommes et les femmes qui combattent pour elle.
Hayat Berrada Bousta
8 mars 2001